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6 Avril 2018
un espoir pour les malades de Parkinson : l'IMMUNOTHERAPIE
SOURCE LE PARISIEN
Parkinson bénéficie depuis trente ans de nombreuses avancées. Mais la maladie continue de progresser. A-t-on tout testé ?
PROFESSEUR PHILIPPE DAMIER. Les traitements - médicamenteux et chirurgicaux - associés notamment à de l’activité physique, ont permis des progrès considérables… mais il faut aller plus loin. Une des pistes nouvelle et prometteuse est l’immunothérapie. Prenez le cerveau : il est rempli de protéines alpha-synucléines. Mais chez quasiment tous les patients de la maladie de Parkinson, elles s’agrègent de façon anormale, notamment dans les cellules à dopamine, indispensable au contrôle des mouvements du corps. D’où l’idée d’aller éliminer à la source ces dépôts anormaux par l’immunothérapie.
En stimulant, donc, les défenses immunitaires. Une technique jusque-là utilisée en cancérologie…
Où elle fait ses preuves ! Dans le cas du cancer, la cellule ne contrôle pas sa multiplication. Dans celui de la maladie neurodégénérative, elle active un programme de mort cellulaire. Il y a comme un mécanisme de miroir. Or, l’immunothérapie renforce les défenses du patient. Dans notre essai Parkinson, on injecte un certain type d’anticorps dits monoclonaux (issus d’une même souche de lymphocytes, les globules blancs essentiels à l’activation du système immunitaire NDLR). Leur mission : cibler les dépôts de protéines et les détruire. Nous commençons la phase II de l’étude clinique internationale avec des patients perfusés tous les mois.
Que peuvent-ils espérer ?
Le but est de ralentir le processus dégénératif, voire de le stopper si on arrive au tout début de la maladie. Cela veut dire une bien meilleure qualité de vie, moins de fatigue, de raideurs, de problèmes gestuels, de troubles intestinaux. Moins de tremblements aussi même si ce symptôme ne concerne « que » 30 % des patients. Pour eux, c’est un nouvel et bel espoir.
Même si les immunothérapies coûtent très cher ?
Si un traitement efficace peut être mis au point, le coût ne pourra être un frein pour eux. Aux laboratoires et autorités de négocier en bonne intelligence. Parkinson, c’est 10 000 nouveaux cas par an, loin d’être anecdotique !
Dont 50% ont moins de 58 ans…
Oui, on pense à tort que c’est une maladie du sujet âgé. Beaucoup sont touchés en pleine vie active. L’essai clinique, baptisé Pasadena, porte sur des patients jeunes - certains ont 40 ans - qui sont au début de leur maladie et n’ont pas encore reçu de traitement. Ce que nous voyons est encourageant. Il faudra bien sûr confirmer et consolider les résultats.
Si cela marche pour Parkinson, cela marchera-t-il pour Alzheimer ?
Ce n’est pas aussi mécanique que cela. Ce sont deux maladies neurodégénératives complexes et très différentes. Mais l’espoir perdure et la recherche s’amplifie. Si on arrive à agir sur les dépôts anormaux pour Parkinson, cela bénéficiera à d’autres pathologies et à des stades plus avancés de la maladie.