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25 Janvier 2011
La Société des neurosciences, la Société française de neurologie et la Fédération pour la recherche sur le cerveau organisent un colloque afin de repenser les études sur le cerveau et les maladies qui l'affectent. Ce colloque, intitulé «Priorité cerveau, un enjeu national» aura lieu le 16 septembre au Collège de France, à Paris. Le Pr Olivier Lyon-Caen, neurologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, répond aux questions du Figaro.
LE FIGARO.- Pourquoi la recherche en neurologie doit-elle se transformer ?
Olivier LYON-CAEN.- Les maladies du cerveau (Alzheimer, Parkinson, attaques cérébrales, épilepsie) sont un enjeu majeur pour notre société. Compte tenu du vieillissement de la population, le nombre de malades va se multiplier. Nous ne pouvons pas l'ignorer. Or, l'approche de ces pathologies doit être globale. La recherche fondamentale sur le cerveau devrait permettre de faire des progrès sur toutes ces maladies. Il faut des plates-formes communes, des investissements communs, des échanges entre les chercheurs. Par exemple, si la maladie d'Alzheimer est caractérisée par une dégénérescence cérébrale avec destruction des neurones, on sait qu'elle peut être aggravée par des atteintes vasculaires. Il y a un lien entre vieillissement cérébral et pathologie vasculaire, alors que les approches, en termes de recherche notamment, sont différentes. Or, en détectant et en traitant les pathologies vasculaires cérébrales, il est possible sans doute d'agir sur l'évolutivité de la maladie d'Alzheimer.
Vous avez d'autres exemples ?
La sclérose latérale amyotrophique, encore dite maladie de Charcot, qui est caractérisée par une disparition des neurones - toujours incompréhensible d'ailleurs - au niveau de la corne antérieure de la moelle épinière, présente des similitudes avec certaines maladies des nerfs et des muscles. Comprendre les processus qui conduisent à ces lésions pourrait avoir des retombées intéressantes sur ces différentes pathologies. Le monde des maladies du système nerveux doit être abordé de manière globale et non sélective. Nous allons donc proposer dix axes de réflexion autour desquels peut s'articuler une politique nouvelle dans le monde des neurosciences afin d'organiser l'approche de la recherche sur ces pathologies qui vont exploser.
Que faut-il faire pour optimiser la recherche en neurologie ?
Il faudrait lancer un débat national impliquant l'ensemble des citoyens. Car l'investissement doit être non seulement compris mais aussi partagé. Est-ce que demain nos concitoyens seront prêts à investir dans des grandes plateformes de recherche, de prévention et de traitement des maladies neurologiques ? Notre société mésestime l'ampleur des problèmes liés aux maladies du cerveau. Déjà, Alzheimer et Parkinson frappent près d'un million de personnes en France. Au fur et à mesure de l'augmentation de l'espérance de vie, le nombre de malades augmente. Par exemple, en quinze ans, le traitement de la sclérose en plaques a permis d'allonger l'espérance de vie des patients, mais pas de réduire, pour l'instant, leur handicap. Même chose pour la maladie de Parkinson. Maintenant que la durée de vie des patients est augmentée, il faut trouver des traitements curatifs et préventifs. L'Institut du cerveau et de la moelle épinière, qui va regrouper plus de 600 chercheurs en neurologie et neurosciences et qui sera inauguré à la fin du mois, est déjà un début de réponse. Mais il reste beaucoup à faire.